1 DIAGNOSTIC

Chaque établissement dispose d’un dossier d’aide à l’auto-évaluation qui regroupe les principaux indicateurs communs de l’établissement. Il servira de base à l’élaboration du diagnostic par le collège, qui sera partagé lors de la phase de dialogue entre les trois parties.
Le diagnostic met en exergue les éléments de contexte, les points d’appui et d’amélioration, à partir desquels seront dégagés la problématique de l’établissement et des axes de progrès.
1/ Eléments de contexte : caractéristiques du collège, du public accueilli et inscription territoriale
Le collège Jean Renoir est sur un site semi-rural/péri-urbain et de taille importante : 770 élèves, plus de 800 prévus à la rentrée 2019. Reconstruit en 2009, le collège offre un cadre de travail agréable propice au travail. La Métropole a aménagé une seconde salle informatique lors de l’été 2018, mais les équipements numériques seront insuffisants au vu de la montée prévue de l’effectif.
Le secteur de recrutement est très vaste : 11 écoles sises sur 8 communes des 2 rives de la Saône alimentent le collège qui compte seulement 238 élèves résidant à Neuville. Les horaires sont fortement contraints par les bus de ramassage scolaire, le dernier créneau finit à 16h30.
L’établissement souffre d’une très forte concurrence de l’établissement voisin privé sous contrat Notre Dame de Bellegarde (2400 élèves de la maternelle au bac) : beaucoup de bons élèves ne s’inscrivent pas à Jean Renoir.
 Le public accueilli (dont une ULIS TFC et une SEGPA) est marqué par une forte hétérogénéité : les CSP se divisent en 3 tiers assez équilibrés. Quelques chiffres : 39% de familles favorisées / 33% de défavorisées, 26% de boursiers. Une vingtaine d’élèves vivent en MECS. L’ IPS est à 107.6 contre 103 pour l’académie de Lyon.
Au collège Jean Renoir, une bonne centaine d’élèves bénéficient d’aménagements de scolarité; une douzaine sont accompagnés par un AESH.
La culture de l’inclusion y est forte et les équipes s’attachent à prendre en compte les difficultés de ce public de manière différentiée et individualisée.
La grande disparité dans les acquis des élèves qui entrent en 6ème selon les écoles d’origine, qui s’observe aussi bien au quotidien que dans les évaluations nationales mises en place depuis 2 ans constitue indéniablement une difficulté pour les enseignants. La performance globale du collège est du reste en deçà des attendus, et les IVAC sont au rouge. Les élèves des PCS défavorisées sont particulièrement concernés : le pourcentage des lauréats du DNB de milieu défavorisé de JR  est en moyenne de 10 points en deçà du taux académique. Cette performance modeste peut s’expliquer par une politique d’évaluation parfois sévère dans l’établissement. L’adhésion croissante des enseignants à l’évaluation par compétences semble infléchir la tendance à cette rentrée 2018.

2/ Points d’appui et d’amélioration

Les équipes enseignantes sont engagées, motivées, dynamiques mais certains collègues ont peur de se confronter à l’expérimentation et n’osent par exemple pas se lancer dans la co-intervention.  La nécessité d’harmoniser les pratiques ne va pas de soi pour tous.
Cependant, l’impulsion donnée à la RS18 par un petit groupe d’enseignants à l’initiative d’une Formation d’Initiative Locale sur le travail collaboratif et l’auto-socio-construction des savoirs qui a réussi à motiver la moitié des enseignants laisse entrevoir une prise de conscience et un changement de paradigme.
La qualité de l’aide apportée aux élèves à besoins particuliers est une des fiertés de l’établissement. Il serait souhaitable que le soin apporté à ces élèves ruisselle sur tous, et que les difficultés des élèves lambda soient plus rigoureusement identifiées et donc prises en compte plus finement.
Le collège Jean Renoir souffre d’un déficit d’image persistant, imputable à sa performance modeste, aux articles de presse sur les incidents, la concurrence de l’établissement privé.
Il en ressort que nous nous ne communiquons pas assez sur nos réussites : voyages , projets , actions et sorties, 30% des élèves sont licenciés à l’UNSS et nous venons d’ouvrir une section sportive et le grec ancien.
Le Service Vie Scolaire a longtemps été instable et peu engagé du fait de la succession de CPE et du renouvellement massif des AED d’une année sur l’autre. Depuis la rentrée 2017, le collège Jean Renoir bénéficie de 2 postes de CPE, mais le binôme de l’an dernier a déjà été remplacé par un autre. Il n’existe pas encore de projet éducatif au collège.

3/ Problématique de l’établissement et axes de progrès

L’absence ou l’insuffisance de travail personnel, la passivité de nombreux élèves en cours, leurs réticences à l’attention et à l’effort, pointent le manque de focus sur « le métier d’élève« , que nous souhaiterions travailler dès le Cycle 3 avec les écoles.
S’y ajoutent la crainte du regard de l’enseignant, de l’erreur. Quel bien-être au collège pour les élèves? Encourage-t-on, valorise-t-on suffisamment leurs réussites ?
En outre, l’absence de politique claire de renforcement des fondamentaux face aux difficultés des élèves  constitue un frein. Au vu des résultats en français et maths, il apparaît nécessaire de travailler la langue et l’appareil mathématique autrement, d’identifier précisément les difficultés des élèves et d’en analyser les causes pour mieux les accompagner, de se mettre en capacité de mesurer les progrès des élèves à l’aide d’indicateurs simples, d‘harmoniser les pratiques et de recourir plus généreusement à l’évaluation formative.
En outre, le cadrage éducatif demeure flou, les pratiques des personnels diffèrent alors que les adolescents ont besoin de repères et de règles stables. Ce constat milite pour une clarification et une formalisation de la politique éducative. Il nous appartiendra de fixer des objectifs ATTEIGNABLES et PARTAGES PAR TOUS en visant une appropriation collective des enjeux qui dépassent le cadre du champ disciplinaire de chacun(e).