Sommaire
L’ACCOMPAGNEMENT EDUCATIF
1) Garantir l’équité scolaire et la réussite de tous
L’accompagnement éducatif est un dispositif majeur de notre projet d’établissement. Et lors de la réécriture prochaine, il en demeura toujours un élément fort, notamment dans l’axe Individualisation des parcours. En effet, nous voulons permettre à tous les élèves qui ne disposent pas d’un cadre matériel ou parental suffisant d’être aidé au collège, quotidiennement dans leur scolarité et leur travail personnel.
En ce sens, l’accompagnement éducatif constitue un des points clés de notre Contrat d’objectif et un outil fondamental à mettre en place pour faire réussir les élèves aux parcours difficiles ( Axe 3) mais aussi pour instaurer une équité scolaire offerte à notre public très hétérogène.
Socialement, beaucoup d’élèves se retrouvent seuls le soir, face à leurs devoirs, et dans un souci d’égalité des chances, il nous apparait indispensable d’offrir un service d’aides aux devoirs à tous les élèves qui ne peuvent être aidés chez eux et qui ne disposent pas de ce cadre de travail.
Pour exemple, en 2012-2013, sur 159 élèves boursiers au collège (et 29 élèves en maisons d’enfance), près de 95 élèves boursiers ont bénéficié de l’aide aux devoirs.
2) Répondre aux besoins et à la demande très forte des élèves
Depuis 2009, le succès du dispositif auprès des élèves ne s’est jamais fait démentir. L’aide aux devoirs répond à une demande forte des élèves et des familles. Le nombre d’élèves inscrits en témoigne ;
– 2010-2011 : 152 élèves inscrits
– 2011-2012 : 120 élèves inscrits
– 2012-2013 : 165 élèves inscrits
– 2013-2014 : 98 élèves inscrits
Les variations d’effectifs successives s’analysent assez aisément.
En 2011-2012 : les moyens financiers suffisants ne nous ont été alloués que jusque fin décembre 2011 et ce dispositif a dû être interrompu brutalement en janvier. L’équipe pédagogique ainsi que les parents d’élèves ont vivement regretté cette suppression alors que les inscriptions sont constantes au cours de l’année et que de nombreux élèves affluent après le premier conseil de classe. Cette suppression a d’ailleurs été difficilement vécue par l’ensemble de la communauté scolaire et par les parents d’élèves.
En 2013-2014 : pour la première fois, nous n’avons pas trouvé au sein du collège suffisamment de professeurs volontaires. Les principales raisons invoquées par les enseignants sont l’accroissement de leurs heures supplémentaires face aux élèves ainsi que de la défiscalisation de ces heures supplémentaires. Il nous a donc fallu recruter des intervenants extérieurs. Face au faible nombre de candidatures, nous avons finalement fait le choix de restreindre cette année les demandes
d’inscriptions, privilégiant les niveaux 6ème, 5ème puis 4ème. De façon constante depuis 2009, près d’un élève sur deux en 6ème est inscrit à l’aide aux devoirs. Ce chiffre est éloquent sur le besoin important de cet accompagnement pour nos élèves, et le prosélytisme des professeurs principaux à en faire publicité est un atout en ce sens.
Nous avons toujours fait le choix d’une présence obligatoire mais volontaire et la grande souplesse de notre organisation laissée aux parents et aux élèves leur permet plus aisément d’adhérer au dispositif et d’y être fidèles. En ce sens, nous constatons une régularité des présences tout au long de l’année des élèves qui en bénéficient et la vie scolaire a été étroitement associée à ce projet pour en assurer la continuité.
Par contre, la contrainte des transports scolaires est forte (plus de 85% de nos élèves en dépendent) et nous regrettons que seuls les élèves à proximité du collège puissent bénéficier de l’aide aux devoirs de 16h30 à 17h30 (aucun transport scolaire pour rentrer) alors que l’effectif des professeurs encadrants peut être assuré facilement (une moyenne de 40 élèves inscrits de 15h30 à 16h30, une moyenne de 15 élèves inscrits de 16h30 à 17h30).
3) Favoriser les parcours d’excellence
Depuis 2010, n’avions souhaité être plus ambitieux dans notre offre d’accompagnement éducatif pour stimuler et enrichir culturellement les élèves les plus demandeurs par des ateliers de pratique orale de langue vivante. Garantir la réussite de tous passe par l’encouragement de parcours ambitieux et le renforcement de l’excellence et chaque élève, quelque soit son profil et son besoin, devrait pouvoir trouver dans ce dispositif une forme d’apprentissage différente, vecteur de progrès et de réussite scolaire.
Ces ateliers de pratique orale de la langue vivante à destination des élèves de 4ème et de 3ème ont été assurés par des enseignants d’anglais et d’allemand, et ont rencontré un vif succès (2010-2011 :
25 élèves inscrits, 2011-2012 : 29 élèves inscrits). Malheureusement, la dotation en HSE a diminué sensiblement chaque année et, face au besoin important de nos élèves sur l’aide aux devoirs, nous avons fait le choix, avec regret, de ne pas reconduire ces ateliers de langue depuis un an.
Nombre d’élèves inscrits aux ateliers :
2010-2011 : 25 élèves
2011-2012 : 29 élèves
Dotation HSE
2010-2011 : 1100 heures
2013-2014 : 630 heures
4) Renforcer la formation continue des enseignants et l’échange de pratiques
L’accompagnement éducatif est encadré presque exclusivement par des enseignants du collège. Les professeurs ont toujours été très investis sur ce dispositif et le projet s’est construit pédagogiquement avec intelligence sur la durée, les professeurs questionnant sans cesse le sens de leur accompagnement. Une FIL (formation d’initiative locale) proposée en 2011-2012 sur l’accompagnement éducatif a permis aux enseignants de construire cette réflexion sur le travail
personnel et d’harmoniser leurs pratiques (18 professeurs inscrits volontairement). L’aide méthodologique et l’apprentissage de l’autonomie restent au coeur de leur pédagogie. Nous regrettons simplement que cette FIL n’ait pas fait écho plus largement sur l’ensemble de l’équipe pédagogique n’ait pu servir de levier suffisant pour une vraie réflexion globale sur le travail personnel et les attentes des enseignants. Nous souhaiterions réactiver cette réflexion, le travail personnel étant trop souvent la première des inégalités scolaires.
De 2009 à 2012, une quinzaine de professeurs intervenaient en moyenne sur le dispositif. Depuis l’an passé, pour les raisons déjà évoquées précédemment, ils sont deux fois moins nombreux. Nous avons donc dû faire appel aux Auxiliaires de Vie Scolaire, ainsi qu’à des enseignants extérieurs (enseignants retraités ou enseignants dans le collège privé à proximité). Cette contrainte est pesante dans l’organisation mais elle est aussi devenue un atout pour nos élèves. AVS et professeurs extérieurs sont particulièrement motivés sur ce dispositif et leur distance toute naturelle sur les élèves apportent un éclairage et un échange de pratiques aux autres collègues nécessaire.
L’équipe intervenant sur ce dispositif gagne de cette pluralité professionnelle et les élèves en sont finalement les premiers bénéficiaires.
5) L’utilisation des TICE pour réduire la fracture numérique
Nous souhaitons cette année que se développent l’usage de l’outil numérique et de la recherche documentaire dans l’aide aux devoirs. La documentaliste est donc associée à ce projet.
Qu’il s’agisse d’accompagner un élève sur l’utilisation de Pronote, ou de faire des recherches documentaires, un élève doit pouvoir trouver sur son temps de travail personnel, un adulte référent et qualifié qui l’accompagne dans cette démarche ainsi qu’un matériel adapté. Certains élèves, en maisons d’enfance par exemple, ne profitent pas d’un accès encore aisé à l’outil numérique et nous devons réduire cette fracture numérique en leur garantissant les conditions d’accès au collège.
6) Evaluation et perspectives
Evaluation
Il reste difficile d’évaluer qualitativement les effets de l’accompagnement éducatif sur la réussite de nos élèves mais la demande très forte d’inscription et l’assiduité globale des élèves chaque année témoignent d’un besoin évident du dispositif dans leur parcours scolaire. Beaucoup de ces élèves sont des élèves que nous encourageons régulièrement en conseil de classe. Très peu d’élèves sont désinscrits du dispositif pour refus de travail ou indiscipline. Les parents d’élèves manifestent régulièrement en conseil de classe leur satisfaction de voir ce dispositif perdurer. Enfin, l’équipe enseignante est particulièrement investie sur ce projet, même si elle s’amoindrie depuis deux ans. Cette implication prouve une volonté de trouver, dans une pédagogique différencier, d’aider nos élèves à progresser.
Perspectives
Tout d’abord, il conviendra de consolider ce dispositif et d’en assurer la continuité pour nos élèves. Cette difficulté à recruter des enseignants à l’interne pourrait devenir problématique à l’avenir. Or nous tenons à ce que l’aide aux devoirs soit assuré par des professionnels formés et exigeants. L’ouverture sur des partenaires extérieurs devra sans doute elle aussi être renforcée pour assurer la pérennité des personnels et garantir la qualité de l’accompagnement. D’autre part, dans chaque parcours d’élève concerné, une évaluation de l’efficacité et du bien fondé de l’aide aux devoirs devra être menée, en conseil de classe par exemple.
Une véritable cohérence doit être construite sur l’accompagnement scolaire. En effet, sur la commune de Neuville sur Saône, plusieurs dispositifs d’aide aux devoirs sont proposés aux élèves. Ils ne sont pas concurrentiels mais complémentaires selon le profil de chaque élève. Pourtant certains élèves multiplient les aides sans qu’un projet scolaire n’ait été réfléchi au préalable, diluant ainsi toute l’efficacité des soutiens scolaires.
Enfin, le travail personnel doit être pensé de façon plus globale et cette réflexion devra être menée sur l’ensemble de l’équipe pédagogique, bien au-delà des seuls professeurs qui interviennent sur l’accompagnement éducatif.